Depuis deux ans, nous avons souhaité les films au centre des Rencontres, autant que nous avons souhaité intégrer pleinement le cinéma Arletty dans le parcours des Rencontres : afin que nous ne perdions pas de vue ce qui nous lie et nous anime… afin que nous ne soyons les premiers à défendre cette bonne habitude de la salle, du grand écran, du temps donné à la curiosité.

Parce que c’est bien la curiosité que nous — Films en Bretagne et Zoom Bretagne — nous proposons de chatouiller. Pour donner à voir ce qui s’écrit, se tourne, se produit, se fabrique en Bretagne. Pour travailler ensemble le lien des œuvres aux spectateurs et spectatrices. Pour imaginer de « faire corps » autour de ce qui se fait de mieux en Bretagne en termes de film.

Certes, le défi n’est pas des plus simples à relever sur un événement de trois jours… Ce sont néanmoins quelques pépites que nous nous réjouissons de vous faire découvrir !

 


 

Mercredi 4 octobre à partir de 9h30 • cinéma Arletty
Une journée au cinéma pour travailler le lien des œuvres aux spectateur·trices

Long-métrage cinéma
Rien à perdre de Delphine Deloget
Sylvie vit à Brest avec ses deux enfants, Sofiane et Jean-Jacques. Ensemble, ils forment une famille soudée. Une nuit, Sofiane se blesse alors qu’il est seul dans l’appartement et sa mère au travail. Un signalement est fait et Sofiane est placé en foyer. Armée d’une avocate, de ses frères et de l’amour de ses enfants, Sylvie est confiante, persuadée d’être plus forte que la machine administrative et judiciaire…

Avec Virginie EFIRA, Félix LEFEBVRE, Arieh WORTHALTER, Mathieu DEMY, India HAIR, Alexis TONETTI • Réalisatrice : Delphine DELOGET • Scénario : Delphine DELOGET avec la collaboration de Camille FONTAINE et Olivier DEMANGEL • image : Guillaume SCHIFFMAN • montage : Béatrice HERMINI • son : François BOUDET • montage son : Emeline ALGEDUER • mixage : Stéphane THIEBAUD • costumes : Bethsabée DREYFUS / Marie MEYER • décors : Edwige LE CARQUET • casting : Laure COCHENER • Produit par Olivier DELBOSC, CURIOSA FILMS • Coproduction UNITE, Caroline NATAF – France 3 Cinema • Co-production Belgique UMEDIA PRODUCTION, Cédric ILAND • Avec le soutien du CNC (Avance sur recettes), de Canal +, de France Télévisions, de Ciné +, de la Région Bretagne, de Cinémage 17 • Distribution AD VITAM

Delphine Deloget est réalisatrice. Ses films ont été sélectionnés et primés dans de nombreux festivals en France et à l’étranger (Prix du Jury au festival de Pesaro en Italie, Prix regard neuf à Vision du réel, Grand prix au festival Primed, meilleur documentaire au New York film festival, sélection ACID à Cannes, Doclisboa,…).
En 2015, elle est lauréate du prix Albert Londres et du prix de l’œuvre de l’année décerné par la Scam pour son documentaire « Voyage en Barbarie ».
Delphine travaille également sur des projets de fictions : ses deux court-métrages ont obtenu le prix qualité du CNC, et le dernier, « Tigre » a été sélectionné et primé dans divers festivals (prix Canal + au festival de Clermont-Ferrand, prix du meilleur court-métrage au festival de cinéma de Moscou, sélection à la Berlinale 2019…). Son dernier documentaire « L’Homme qui cherchait son fils » a été présenté aux rencontres de Lussas et primé pour sa réalisation dans des festivals internationaux à Moscou, Prague, Bruxelles…
Son premier long-métrage, « Rien à perdre » sort en salles le 22 novembre 2023.

Line-up prévisionnel « films en cours » pour faire connaissance avec les productions bretonnes…

La Cellule Productions : La Cellule Productions est une société de production, basée en Bretagne et à Paris, qui développe des projets de fiction et d’animation. Soyo Giaoui et Marion Barré – les deux productrices associées de la société – défendent une ligne éditoriale éclectique et audacieuse. Autodidactes, elles aiment l’idée de travailler et « grandir ensemble» en accompagnant des profils divers partageant les mêmes ambitions artistiques qu’elles.
Depuis peu, elles se lancent dans des co-productions internationales, en fiction comme en animation, en court et en long.
Elles ont été lauréate du Prix du Pitch Animation au dernier Festival d’Annecy avec What comes at night de Gaïa Alari – un projet de 13 minutes en animation totalement traditionnelle, au crayon, crayon gras et aquarelle… Dans ce film, une femme d’une trentaine d’années lutte en vain contre l’insomnie. Au fur et à mesure que la nuit avance, apportant avec elle son lot d’anxiété et d’impuissance, elle perd tout repère spatio-temporel. C’est alors qu’un souvenir enfoui refait surface. 
 
JPL films : Installée à Rennes, JPL Films produit depuis 28 ans des œuvres pour le cinéma (longs et courts métrages) et la télévision (spéciaux TV, séries). Ces différentes productions ont en commun le cinéma d’animation dans toutes ses techniques (Stop motion, 2D, 3D, papier découpé, peinture animée …) et toutes ses formes. Jpl produit des œuvres d’auteurs aux identités graphiques affirmées et aux sujets forts, allant du très poétique au plus dérangeant mais toujours avec une forte dimension humaine. L’équipe de JPL envisage le cinéma d’animation dans une approche artistique, expérimentale et dans des logiques de coopération interrégionale et internationale.
Historiquement, la société a connu un moment important en 2016/ 2017, avec d’abord, la sortie en salle en novembre 2016 de Louise en Hiver de Jean-François Laguionie. C’est le premier long métrage pour le cinéma de la société, fabriqué à 75% Rennes et, pour l’anecdote, le premier long métrage d’animation en production délégué majoritaire de Bretagne ! Ce film a donné à la société une visibilité nationale et internationale importante et a permis à JPL films de s’insérer dans le « marché » international du long métrage d’animation. Suivront Nayola de José Miguel Ribeiro en compétition officielle à Annecy l’an passé et sorti en salles en France au mois de mars, Slocum de Jean-François Laguionie est actuellement en fabrication entre Rennes, Nantes et le Luxembourg. Le Secret des mésanges d’Antoine Lanciaux (avec Folimage – en production), Séraphine de Sarah Van den Boom (avec Little Big Story – en pré-production)… Et bien d’autres projets tout aussi excitants à découvrir : Une Guitare à la Mer, Plus douce est la nuit de Fabienne Wagenaar, 300 000 km/ secle film expérimental de Clément Courcier (avec Miyu) Nuits Blanches de Janis Aussel, Electra de la réalisatrice Tchèque Daria Kashcheeva, Nothing Spécial de la réalisatrice Israélienne Efrat Berger…
Suite au départ en retraite du fondateur de la société, Jean-Pierre Lemouland en 2017, la société est aujourd’hui portée par Camille Raulo et Jean-François Bigot . La  transmission de l’entreprise s’est accompagnée l’année suivante d’une restructuration juridique de l’entreprise et la création à l’automne 2018 du studio : Pupps’ Motion Studio.
 
Mille et Une Films : .Mille et Une. Films est une société créée en 1995 à Rennes qui produit essentiellement des documentaires de création pour la télévision (ARTE, France Télévision, YLE, RTBF, SVT, etc.) et le cinéma. Ses films sont régulièrement montrés dans les festivals nationaux (Cinéma du Réel, Cannes, FIPADOC, le FID, Les Etats Généraux de Lussas, etc.) et internationaux (Dei Popoli, le FIFA, Locarno, Dok Leipzig, etc.). .Mille et Une. Films est riche d’un catalogue d’une soixantaine de documentaires et une dizaine de fictions. La société accompagne des réaliteurs.trices confirmé.es comme de jeunes auteur.trices, des projets personnels, exigeants et qui portent un regard engagé et/ou décalé sur le monde.
L’ancrage régional de la société est un choix que de coeur, pour participer au développement des talents du territoire, tout en s’appuyant sur un réseau plus large au national et à l’international. La société travaille régulièrement avec des diffuseurs locaux (Chaînes locales de Bretagne, Vià93, Tënk) et participe activement à la dynamique de la filière régionale. Cet espace favorise le développement de projets aux formes plus libres ou portés par des auteurs émergents.
Créée et portée par Gilles Padovani pendant presque 30 ans, l’arrivée d’Emmanuelle Jacq au sein de l’équipe en 2019 s’inscrit dans la continuité d’une production de documentaires avec la même exigence, le choix renouvelé de l’émergence et un mélange de proximité et d’ouverture vers de nouveaux horizons. Les Nouveaux Jours Productions et .Mille et Une. Films se sont regroupés début 2023. Ce rapprochement repose à la fois sur une envie commune des équipes des deux sociétés et sur une complémentarité des films qu’elles défendent.
Mille et Une Films est membre de Films en Bretagne, du SPI, d’Eurodoc et sociétaire de Tënk.
 
Talweg production : Fondée en 2012 par Vincent Gazaigne, Talweg est une société de production audiovisuelle indépendante spécialisée dans les documentaires de société, d’histoire et culturels. Nous sommes une équipe de 4 producteurs travaillant entre la Bretagne et Paris. D’abord spécialisée dans le documentaire d’histoire, Talweg étend son expertise à d’autres genres en produisant de plus en plus de documentaires sur des problématiques culturelles et de société avec un accent fort sur des thématiques citoyennes. Susciter le débat et témoigner du fonctionnement de nos sociétés et de nos Etats sont au coeur de la démarche de Talweg. S’ajoute à cela une volonté affirmée d’accompagner de jeunes auteurs-réalisateurs et de produire dans un environnement international.
 
Les films de Rita et Marcel : LFRM est une société de production créée en 2015 par Jules Raillard et basée à Brest. Sans ligne éditoriale précise, notre volonté est de porter des projets ambitieux, radicaux, à la narration ingénieuse et aux univers forts.
Guidés par une forte envie d’agir sur notre territoire, nous accompagnons des projets qui ont toujours un lien réel et cohérent avec la Bretagne avec l’ambition de les faire rayonner hors de nos frontières.
Nous avons abouti plusieurs court-métrages de fiction et 3 saisons d’une série télé, ON K’AIR, en co production avec les chaînes bretonnes.
La société est aujourd’hui en développement de 3 projets d’envergure : Une nouvelle série (Margot & Simon) avec l’accompagnement de France 3 Bretagne et des chaînes locales, du CNC et de la PROCIREP, ainsi que ses deux premiers long-métrages (Ecran Total et l’Adjudant), d’initiatives bretonnes, dont l’un a obtenu les aides au développement de la Région Bretagne et du CNC.

 

Work in progress Special TV Animation
Une guitare à la mer de Sophie Roze
Une fouine, dont le métier absurde consiste à faire du porte-à-porte pour vendre des cravates, sillonne les routes de campagne. Considérée comme nuisible, en perpétuelle errance, elle décide de tenter sa chance dans la forêt. Son destin va alors changer grâce à l’aide inconditionnelle d’un hérisson. L’arrivée d’un troisième personnage, un capybara* déraciné, obligé de fuir son pays pour des raisons que l’on devine climatiques, va amener la fouine à être à son tour dans une démarche d’entraide et finalement, à trouver sa place définitive.
en présence de Sophie Roze et des producteurs Camille Raulo et Jean-François Bigot (JPL Films)

 avec François Morel • Auteure-Réalisatrice  Sophie Roze • Musique : Nicolas Bernard • Coproduction : JPL Films / Nasady / Canal Plus

Sophie Roze suit tout d’abord des études d’histoire-géographie et d’histoire de l’art à Toulouse, puis se tourne vers le cinéma d’animation en intégrant l’école La Poudrière à Valence en 2003.
Elle réalise Les escargots de Joseph qui a obtenu en 2009 le prix Arte concours de projet du Festival d’Annecy. Puis elle réalise L’oiseau-cachalot en 2010 et co-réalise Neige en 2015 avec Antoine Lanciaux avec lequel elle collabore sur le long-métrage Le secret des mésanges en tant qu’auteure graphique des personnages. Ces films sont réalisés en stop-motion, en marionnettes ou en papier découpé, qui sont ses techniques de prédilection.
Installée depuis 2014 dans la Drôme, elle travaille régulièrement aux studios Folimage et JPL Films.
Son dernier film, un spécial de 26 minutes produit par JPL Films pour Canal Plus et les chaînes du COM est actuellement en finition et sera présenté en Work in Progress exceptionnel.

 

Court-métrage d’animation – retour de Cannes
Margarethe 89 de Lucas Malbrun
Leipzig, 1989. Margarethe, une jeune punk contestataire du régime est-allemand, est internée en hôpital psychiatrique. Elle tente de s’enfuir pour rejoindre Heinrich, un chanteur punk dont elle est amoureuse. Alors que le régime vit ses dernières heures, la Stasi répand plus que jamais ses mouchards.
Ligne claire, textures des crayons feutres : comme dans un cahier, ce film d’animation évoque les derniers jours de la RDA, en 1989. Margarethe est alors internée pour être membre de la communauté punk de Leipzig, dont les concerts ont lieu dans une église. Parfaite conjonction entre la netteté du trait et l’ambiguïté historique du moment. 

Avec les voix de Anna Hedderich, Franz Liebig, Lucas Prisor, Jochen Hägele, Romane Meutelet, Verena Walden • Scénario : Lucas Malbrun avec la collaboration de Marie Larrivé • Son : Quentin Romanet • Décors : Marie Larrivé • Montage : Clara Saunier, Vincent Tricon • Musique: Mael Ondin • production : Nicolas de Rosanbo et Céline Vanlint, Eddy Cinéma / ARTE France • avec les soutiens du CNC, de la Bourse animation Fondation Jean-Luc Lagardère, de la Région Bretagne, de la Région Grand Est, de la Résidence animation Ciclic Centre Val de Loire

Lucas Malbrun est réalisateur, diplômé d’art plastique à l’ENSAD Paris. Fruit d’une recherche expérimentale du récit qui se situe entre animation et art vidéo, son film de fin d’études « Quand le fleuve se tait » remporte le prix du court-métrage au festival Toronto Film Week 2016. Après une résidence à l’abbaye royale de Fontevraud organisé par la NEF (nouvelles écritures francophones), il participe à la cinquième saison de la collection d’En sortant de l’école avec « La Clé des champs » diffusé à la maison de la poésie à Paris et sur France Télévision.
Il entame une collaboration artistique avec Marie Larrivé qui donne naissance aux vidéos musicales « Tropicool » pour Gablé qui est projeté au Centre Pompidou et « Saba ». Réalisé entièrement au feutre, ce dernier donne lieu à une exposition du même nom à la Cité internationale des arts. Les expositions multimédias « Stupeur/ Fureur » et les « Traversées du Marais » à la Cité internationale des arts explorent le récit à travers l’image fixe et l’image animée. Pour son court-métrage « Margarethe 89 » il obtient la bourse Lagardère et la bourse Forte d’Ile-De-France. Le film est sélectionné à la Quinzaine des cinéastes au festival de Cannes 2023. Son prochain film, « L’Empereur au balcon » a bénéficié d’une résidence d’écriture à la Villa Médicis début 2023.

Documentaire de création
DAYDREAM de Maël CABARET
Drag queen au Québec, Julien devient DREAM la nuit. Un métier de passion. Une vie difficile. Un monde qui le consume. Pendant dix ans, Julien va tenter de prendre ses distances avec cet univers qui représente pourtant sa seule raison d’exister.
en présence de Maël Cabaret et de la productrice Sylvie Plunian (Les Films de la Pluie)

Direction : Maël Cabaret • Image & son : Maël Cabaret • Montage : Lauriane Lagarde / Corentin Doucet • montage son : Marie Moulin • mixage : Thomas Besson • étalonnage : Olivier Dassonville • une production Les Films de la pluie, Sylvie Plunian • en coproduction avec Lyon Capitale TV • avec la participation du CNC et les soutiens de la Région Bretagne, de la PROCIREP et de l’ANGOA

Les Films de la pluie est une société de production de films documentaires, basée à Logonna Daoulas, dans le Finistère. Elle a été créée en juin 2014 par Sylvie Plunian, sa productrice et gérante. Son ambition au sein des Films de la pluie est de produire des films d’auteurs pour la télévision et le cinéma, qu’ils soient locaux, régionaux ou internationaux.
Après huit ans d’existence, la société compte aujourd’hui quatorze films au catalogue, coproduits ou achetés par des chaînes comme France Télévisions (France 3, France Ô, Nouvelle-Calédonie 1ère), Lyon Capitale TV, Les chaînes locales de Bretagne, TV 78, TV5Monde et les plateformes Tënk et Kub.
L’Esprit des lieux de Stéphane Manchematin et Serge Steyer a reçu une Etoile de la Scam en 2019 et le Prix Scam de l’œuvre audiovisuelle de l’année 2020. Nofinofy de Michaël Andrianaly a été doublement primé à Cinéma du réel en 2019 et a reçu une Etoile de la Scam en 2020. Les Harmonies invisibles de Laurent Marie et Vincent Marie a gagné le Prix Ushuaïa TV au Festival des Écrans de l’aventure de Dijon en 2021 et le Prix du Nautile d’argent au Festival Sublimage de Nouméa en 2022.

Mercredi 4 octobre à partir de 21h • Centre de Congrès
The Last Drink : concert-vidéo de Patrick-Mario Bernard sur des poèmes de Malcolm Lowry
« Les chansons sont assez rares dans ma production musicale, mais elles sont là, cachées dans les décors sonores de nos films, les hypermarchés, les escalators ou le poste de radio de Dominique Blanc dans l’Autre. Dans les soirées d’Isabelle Carré ou l’arrière-boutique de l’épicier chinois de l’Angle Mort, où Jean-Christophe Folly s’essaie à la cigarbox guitar. Mais elles occupent rarement le premier plan. Le confinement et l’isolement m’ont fait changer d’échelle et m’ont poussé à les mettre en avant. Les poèmes de Lowry sont des histoires, des fictions. Il y a des hommes perdus, des baraques de pêcheur, des cargos. Il y a la mort sous le regard d’un Dieu indifférent. Des sardines, des petits pois et le rhum éventé des lendemains de cuite. Autant de paysages fictionnels qui m’ont fait aimer Lowry immédiatement, Comme on aime un ami dont on partage les rêves, les pensées et les cauchemars. Ses mots chantaient dans mes oreilles et insistaient. Comme ces airs dont il est impossible de se défaire. Des vers d’oreille on appelle ça. La musique de The Last Drink fait une grande part à l’orchestration, à la diversité des textures, des harmonies, des styles et des genres (pop, folk-rock, électro, ambiant, trip hop, musique symphonique…). J’ai voulu la même diversité pour les images. Et comme il est beaucoup question de fantômes, elles sont hantées. »
Patrick-Mario Bernard

Patrick Mario Bernard entre à l’Ecole des Beaux-arts de Metz en 1982.
 Diplôme national d’expression plastique en 1986. Lauréat de l’Aide à la Création en 1987 et en 1990. Illustrateur et graphiste. Scénographe puis metteur en scène pour le théâtre de 1986 à 1995. Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic écrivent et réalisent ensemble depuis 1996. Leur collaboration commence avec Le Cas Lovecraft (1998) sur une commande de France 3. Depuis, ils ont réalisé pour la télévision Ceci est une Pipe pour Canal+ en 2000, et Une famille parfaite pour Arte en 2005. Au cinéma, ils ont réalisé Dancing en 2003, L’Autre en 2008 et L’Angle Mort en 2019. En 2018, Patrick Mario Bernard est également le réalisateur de GOOD, est un dialogue créatif unique entre lui est le musicien Rodolphe Burger, à mi-chemin entre le road-movie, le poème, l’essai, ou le « haïku éblouissant » pour reprendre les termes de Rodolphe Burger.

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Jeudi 5 octobre • cinéma Arletty

SÉANCE SCOLAIRE / RENCONTRE SPÉCIALE ANIMATION – 9h30
Carte Blanche à… Sophie Roze !
A notre invitation, que nous lui avons adressée avec la ferme intention de réserver une inoubliable surprise aux écoles du pays Quinocéen qui fidèlement sont au rendez-vous de nos projections chaque année, Sophie Roze a répondu présente.
Elle nous a concocté un splendide programme, un voyage dans le cinéma d’animation qui l’inspire, une invitation à partager des récits qui accompagnent petits et grands…
séance en présence de la réalisatrice Sophie ROZE animée par l’UFFEJ Bretagne (Laurence Dabosville /Eloïse Ladan)

 

Petite Escapade de Pierre-Luc Granjon
5mn30 • production Folimage
Du haut de son mur, l’enfant de la forêt observe les passants. En rentrant chez lui, il a la tête pleine de toutes les histoires de cette journée étrange…
Coeur Fondant de Benoît Chieux
11mn • production Sacrebleu productions
Dans son petit sac, Anna porte un « cœur fondant » mais pour le partager avec son ami, elle doit traverser une forêt hantée.
Un Caillou dans la Chaussure d’Éric Montchaud
11mn, production XBO
Un élève grenouille dans une classe de lapins…
Les Escargots de Joseph de Sophie Roze
12mn – production JPL Films
Joseph est un petit garçon timide qui collectionne les escargots. Un jour, il se retrouve happé par son propre nombril. Il plonge ainsi au cœur de lui-même et se retrouve dans une ville étrange, une sorte de Tour de Babel. Dans cette ville, les habitants, à force de ne pas faire cas des autres et de ne communiquer qu’avec leur nombril, s’enroulent sur eux-mêmes et se métamorphosent en hommes-escargots.
Le Loup Boule de Marion Jamault
5mn – production La Cambre
Le loup boule vivait le ventre rond mais tout à fait vide. Un jour, par hasard, il se découvre un talent caché pour enfin se remplir la panse.

SÉANCE PUBLIQUE – COURTS-MÉTRAGES D’ICI  – 11h45
« Viva le Court-Métrage ! »
Une séance pour découvrir, regarder, humer, respirer, éprouver, s’émerveiller… Prenez 48 minutes pour faire connaissance avec les univers des nouveaux arrivants de la production en Bretagne ! Découvrez Rikiki Films, La Cellule productions et Les films Norfolk…*

PETITES VAGUES de Filip PERUZOVIC
Fiction 20 minutes • 2022 Rikiki Films / Arte
Après un incident devant sa maison qui aurait pu être fatal, Goran, 42 ans, vit une crise existentielle au milieu de la fête d’anniversaire d’un enfant.

HIDE de Daniel GRAY
Animation 11 minutes • 2020 La Cellule productions 
Deux frères jouent gaiement à cache-cache. L’un compte et l’autre, bien déterminé à gagner, s’empresse de se cacher dans une petite armoire. Les secondes passent… puis les minutes… les années… et les décennies.
LA FLAMME OLYMPIQUE de Guil SELA
Fiction 17 minutes •  2023 Les films Norfolk (Sélection Focus Wip de Cannes 2022)
Thaïs se pense responsable de la mystérieuse paralysie qui touche la planète. Pour sauver les cafés et ramener de la joie autour d’elle, Thaïs met en place un juteux trafic de tickets pour les Jeux Olympiques de Tokyo qui auront lieu durant l’été.
pour en savoir plus sur Marion Barré, La Cellule Productions, c’est ICI / pour en savoir plus sur Kevin Bily, Rikiki Films, c’est ICI

 

SÉANCE SPÉCIALE / RENCONTRE COLLÈGES / LYCÉES AUTOUR DU DOCUMENTAIRE – 14h
OÙ VA LE BLANC QUAND LA NEIGE FOND ? de Guillaume KOZAKIEWIEZ
Des peintres issus du graffiti qui viennent de l’illégalité et d’une école que l’on appelle « la rue », investissent une friche administrative des années 60. Ils la transforment en un labyrinthe de formes, installations, peintures qui englobent le spectateur. Plongée immersive dans un dédale haut en couleurs, avec des artistes pour le moins singuliers.
séance en présence de Guillaume Kozakiewiez et de la productrice Colette Quesson (A perte de vue) animée par l’UFFEJ Bretagne (Laurence Dabosville /Eloïse Ladan)

 Avec Alfe, Zoer, LeMoDuLeDeZeeR, Jean Moderne – RCF1, MGLO, Selah, Shoof, Lek & Sowat, Lokiss, Grems, Sylvain Ristori, Apotre, Bault  Écriture et réalisation : Guillaume Kozakiewiez • Musique originale : Éric Thomas • Image : Guillaume Kozakiewiez, Alexandra Sabathé • Son : Etienne Foyer, Maude Gallon • Montage : Nicolas Peltier • Étalonnage : Grégory Rodriguez • son musique : Mathieu Gaud • Montage son & mixage : Kinane Moualla • Mixage TV : Pablo Salaun • Générique : Bruno Fagotti • une production A perte de Vue, Colette Quesson en coproduction avec Sancho & Compagnie, Laurent Dené • en association avec  VR, TébéO, TébéSud • avec l’aide au développement et à la production de la Région Bretagne, avec l’aide de la Région Grand Est et de l’Eurométropole de Strasbourg et avec le soutien du CNC et de la Procirep-Angoa

Né en 1979, Guillaume Kozakiewiez grandit dans l’est de la France. Ses études le mènent en Bretagne où il vit depuis. Passionné de photographie, il se met à la pratique du montage puis à la prise de vues en autodidacte, pour se former finalement à la pratique documentaire. Réalisateur, voyageur, curieux et un peu solitaire, Guillaume fait de la caméra vidéo, légère à transporter, son outil fétiche pour raconter des histoires de vie dans différents continents. Le portrait est son motif de prédilection, donnant lieu à des longs métrages documentaires, comme celui de son arrière-grande tante polonaise Léonarda.
L’acte de création recoupe plusieurs de ses films avec un personnage de funambule, un réalisateur sur France Culture, des musiciens de Boston… Aujourd’hui, la fiction prend place dans son travail, avec toujours la figure du portrait ancrée dans des histoires. Son premier court métrage, Je les aime tous, a été pré-sélectionné aux César 2018 après avoir été sélectionné dans les festivals de Clermont-Ferrand, Thessalonique, Lille, Villeurbanne…
Guillaume est aussi chef-opérateur pour des réalisateurs de documentaire et de fiction. À l’hiver 2021, il termine le documentaire Waiting for Gaza à propos de frères jumeaux Gazaouis, eux aussi cinéastes, et se penche sur l’écriture de deux long-métrages Louise et Wave.

 

SÉANCE PUBLIQUE / RENCONTRE DOCUMENTAIRE- 16h15
ALI, HACHEM ET KHALED de Roy Arida et Racha Baroud
2022 • production Stank • 58 minutes
Le 4 août 2020, une explosion ravage le port de Beyrouth et une partie de la ville. Deux cents personnes y laissent la vie. Cinq mille sont gravement blessées. Trois-cent-mille sont déplacées. Suite à la catastrophe, nous partons à la recherche de trois ouvriers du port qui avaient joué dans un de nos films dix ans auparavant.
en présence de Roy Arida

Né à Beyrouth en 1985, Roy ARIDA étudie le cinéma à la Fémis à Paris, au sein du département réalisation. Diplômé en 2011, il poursuit son travail, toujours entre Paris et Beyrouth, avec un intérêt porté autant à la fiction qu’au documentaire.
Avec des collègues, il crée en 2012, Stank, une société de production basée en Bretagne et à Paris et destinée à la production, sans restriction de genre ou de format.

SÉANCE PUBLIQUE RENCONTRE ET DÉBAT – 18h
QU’EST-CE QU’ON VA PENSER DE NOUS ? de Lucile CODA
Il a été ouvrier, cantonnier, balayeur. Elle a toujours été secrétaire. Mes parents s’inquiètent. Pourquoi n’ai-je pas de travail après de longues études si chères ? En mêlant le récit autobiographique à des instants de vie familiale, je tente de retranscrire le chemin parcouru entre rêves d’ascension sociale et désillusion.
en présence de Lucile Coda et des producteurs Gilles Padovani et Emmanuelle Jacq (Mille et Une Films)

coproduction .Mille et Une Films. / Vie des Hauts production / TVR • avec les soutiens du CNC (Fonds d’Aide à l’Innovation et FSA), des régions  Bretagne (développement et production) et Bourgogne Franche-Comté (écriture et production), de la Procirep-Angoa (production) et de la SACEM / Bourse Brouillon d’un rêve de la SCAM / Dispositif Cinéaste en Résidence – Périphérie 2022

Quiconque aura lu La Place d’Annie Ernaux reconnaîtra très vite la filiation, où le cheminement, tantôt choisi, tantôt subi, d’une femme qui avance. Élever, s’élever… entre ces deux mots se jouent tant de trajectoires : s’émanciper, grandir, mûrir, comparer, se comparer, faire le point régulièrement…
D’une libre adaptation de ce livre, retranscrite dans sa propre sphère autobiographique, Lucile Coda tire son premier film documentaire Qu’est-ce qu’on va penser de nous ? Elever, s’élever… entre ces deux mots bien différents se joue une multitude de trajectoires vers lesquelles Lucile Coda chemine : grandir, s’émanciper, comparer, se comparer, faire le point régulièrement, se rappeler où on est, se souvenir d’où on vient… Cheminement cérébral pour commencer, qui devient très vite une expérience sensible en forme de portraits et d’autoportrait, sans reproche, sans regrets, sans amertume, mais avec une distance qui se plait à se perdre pour garder son innocence et son port altier. Au fond, elle s’inclut dans de ce nous… chacun des portraits prend sa juste place, la place, le film est un chemin. (la suite du retour d’écran et pour en savoir plus sur Lucile Coda, c’est ICI)

 

suivi de la SÉANCE OFFICIELLE DES RENCONTRES – à partir de 20 h
ouverte par Thierry SIMELIERE, Maire de Saint Quay Portrieux, Patrice KERVAON, Vice-Président du Conseil Départemental des Côtes d’Armor en charge de la Culture et des Cultures Bretonnes, et Béatrice MACE, Vice-Présidente du Conseil Régional de Bretagne, déléguée à la Culture

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Vendredi 6 octobre

SÉANCE SPÉCIALE / RENCONTRE DOCUMENTAIRE – 9h30
Carte Blanche à… Ty Films

Depuis 2013, Ty films propose chaque année à quatre jeunes auteur·es de réaliser chacun·e le portrait d’un·e habitant·e de Mellionnec… L’idée est simple : les réalisateur·ices ont trois semaines pour écrire, réaliser et monter leur film. À la clé, une projection en ouverture des Rencontres du film documentaire, une diffusion sur les chaînes locales bretonnes, sur la plateforme « KUB » et dans divers festivals.
Pour les quatre portraitistes, c’est un vrai défi : en deux semaines, il faut faire la connaissance d’un·e habitant·e, se chercher, s’apprivoiser, trouver un langage commun. L’univers des réalisateur·ices se mêle à la personnalité de leur personnage, et de là naît un film.
Au fil des ans, c’est à la fois le portrait de la commune qui se dessine et le portrait de la jeune création documentaire contemporaine.
Nous invitons TY Films à partager un florilège de quelques uns de ces Portraits de Mellionnec


MADAME LULU
 
de Morgane LINCY-FERCOT (2022)*
Lucienne, 94 ans, est une femme du pays restée au pays. Haute comme trois pommes et toute menue, elle porte des chemises fantaisie et a une jolie canne en bois. Au cœur de son jardin « fouillis », accompagnée de son fidèle chat Bambi, elle décapite elle-même son bois de chauffage à la hache avec une habileté saisissante. Son secret de longévité ? Un verre de Malaga et quatre huîtres tous les jours. 

Sourire aux lèvres et nostalgie dans les yeux, Lulu nous amène sur les traces de son enfance où, en haut d’une colline, les habitants de Gwerz ar goalenn chantaient des nuits entières. 

Morgane Lincy-Fercot réalise toute sa scolarité en breton, étudie le journalisme d’images et de sons ainsi que le cinéma documentaire. Après une première expérience en tant que journaliste reporter d’images au sein de diverses rédactions, elle se lance dans la réalisation d’une web-série documentaire (Yezhoù) sur les langues minorisées en Europe (diffusée au cinéma au Pays basque, en Bretagne, à Berlin et à Temuco au Chili). Suite à cette expérience, elle travaille à la communication et à la programmation pour des festivals de cinéma documentaire (Montréal, Berlin), au sein d’une école populaire de cinéma (Santiago du Chili), puis d’un média participatif européen multilingue (Bruxelles). En parallèle, elle co-réalise un web-doc sur un voyage au Rojhelat (Kurdistan Iranien), et une série sonore sur la génération des Peace process babies (Irlande du Nord). Aujourd’hui de retour en Bretagne, elle travaille à la diffusion du cinéma documentaire pour des festivals et sociétés de production. En parallèle, elle développe ses premiers projets de films documentaires.

Lire aussi le retour d’écran sur Madame Lulu, c’est ICI

TE TSHULIDAV de Estelle RIBEYRE (2016)
Un champ, deux roulottes, Une caravane. Deux musiciens. Un enfant. Le film, fait de photographies en noir et blanc, s’immisce un instant dans le quotidien des personnages. Martin et Lisa jouent de la musique tzigane. Martin et Lisa vivent en roulotte depuis leur enfance. Ils sont entiers, ils sont justes.

Estelle Ribeyre est photographe et illustratrice. Après une formation en photographie, elle obtient un diplôme aux Beaux-Arts de Rennes. Elle s’y spécialise en documentaire et recherche un rapport artisanal à son travail avec le dessin, la sérigraphie et la photographie argentique. Ces médiums sont d’abord traités séparément, avec plusieurs projets photographiques : Rue de l’Alma, La civette de Mme Martiaux… et en illustration et sérigraphie avec l’Atelier du Bourg (Collectif de sérigraphistes). Petit à petit, elle expérimente la fabrication de films à partir de ces photographies et illustrations (Je ne suis pas un héros) où elle cherche, tout en poésie, comment faire vivre une image fixe.

EÏDI d’Emmanuel PITON (2017)
Eïdi est une adolescente pleine de vie, indépendante et autonome. Parfois, elle se sent différentes des autres, hors norme… Alors, elle se réfugie ailleurs dans d’autres lieux qui peut être n’existent que dans ses pensées. Ce court-métrage a été tournée en super 8 et 16 mm. Le récit par moment prend la forme d’un autoportrait, lorsque c’est Eïdi elle-même qui se filme. Le but était de donner une force aux images, quelque chose de l’ordre de la vitalité qui entre en résonance avec le caractère aventureux d’Eïdi.
L’avis de Tënk : Beau portrait, qui mêle le goût de l’image d’Emmanuel Piton et l’esprit d’aventure d’Eïdi, aux lisières du sauvage et du jeu. L’élan du film nous fait traverser des paysages quasi irréels, composés d’entrelacs de branches, de trouées de lumière, de replis d’ombres accueillantes et d’une échappée en couleurs. L’exercice du portrait devient un échange qui donne essor à la liberté du cinéaste et de la jeune fille. Si la vitalité du film vient indéniablement des fugues et sourires d’Eïdi, le travail d’Emmanuel Piton est aussi important, qui prête attention à l’eau, au vent, aux pierres et aux corps, sur une image minérale et une ambiance sonore intimiste (Jimmy Deniziot et Roxanne Riou, Pré-sélectionneurs pour les États généraux du film documentaire – Lussas)

Suite à un Master d’études cinématographiques, Emmanuel Piton fonde l’association Zéro de Conduite en 2008 avec laquelle il met en place des projets autour de l’image et du son (atelier d’éducation à l’image,  réalisation de films et performances…). Ses créations personnelles oscillant entre le cinéma expérimental et le documentaire, réalisées le plus souvent en pellicules 16mm, sont sélectionnées dans de nombreux festivals et sont en distribution chez Light Cone à Paris et au Vidéographe au Canada. En 2014, il fonde à Rennes le Labo K, un laboratoire d’expérimentation dédié à la pratique du cinéma argentique. Depuis peu, il intervient à l’Université de Rennes en Arts du Spectacle ainsi qu’à l’Ecole d’Architecture de Bretagne en section Arts Plastiques. Il est également parfois monteur et chef opérateur pour des documentaires de création ou des films expérimentaux.

TOUS LES HOMMES SONT PASSÉS PAR LÀ de Joris LE GUIDART (2020)
Titouan, un lycéen de 16 ans, sportif, musicien, nous livre avec sincérité les questionnements qui sont les siens à cette époque charnière de sa vie, entre l’enfance et l’âge adulte. Un portrait pétri d’amour et d’humour. Le réalisateur Joris Le Guidart a su établir une complicité avec son personnage qui lui permet de le suivre dans sa métamorphose.

Après quelques années à Paris pour y étudier l’audiovisuel et le cinéma, puis quelques autres à Rennes pour y développer de la pellicule argentique et une revue de cinéma, Joris Le Guidart s’installe en 2016 dans une petite commune sarthoise avec l’envie d’appréhender ce territoire rural. Depuis, il participe à la gestion de la petite salle de cinéma locale et développe des films documentaires et de fiction.